Spectacles

Thésée, sa vie nouvelle

D’après le roman éponyme de Camille de Toledo

Adaptation Fabien Joubert, Michel Lussault et Marion Suzanne

Mise en scène Fabien Joubert
Dramaturgie Michel Lussault

Distribution

Avec Fabien Joubert et Marion Suzanne

Collaboration artistique Jean-Michel Guérin et Laurent Bazin
Création vidéo Félix Dutilloy-Liégeois
Création sonore Wladimir Schall
Scénographie Simona Lebon et O’Brother Company
Lumière Jean-Gabriel Valot

Administration-production Mathilde Priolet avec Victoria Bracquemart

Production

Production O’Brother Company

Coproduction Château Rouge – Annemasse, Transversal – Avignon

Calendrier

Cadrage du projet : septembre 2021-aout 2022 (travail Fabien Joubert, Michel Lussault, Camille de Toledo).

Adaptation : août-décembre 2022.

Résidences à la Fondation Good Planet (décembre 2022), en présence de Camille de Toledo– Paris, au Festival en Othe – Auxon, à Lilas en Scène – Les Lilas, au Théâtre Transversal – Avignon et au Cellier – Reims.

Répétitions

Répétitions du 15 au 20 mai et du 16 au 28 octobre 2023 à Lilas en Scène, du 8 au 22 décembre 2023 au Transversal, du 3 au 8 janvier 2024 au Cellier – Reims

Création

Du 9 au 12 Janvier 2024 au Cellier de Reims, les 19 et 20 Janvier 2024 à Lilas en Scène et du 29 juin au 21 Juillet 2024 au Festival d’Avignon au Théâtre Transversal.

Tournée 2024-2025, Château Rouge – Annemasse, en cours.

La pièce

Le spectacle est fondé sur le livre de Camille de Toledo — un « roman », largement autobiographique : Thésée. Sa vie Nouvelle (Éditions Verdier, 2021), qui tourne autour du vertige saisissant le personnage Thésée après le suicide de son frère, en 2005, suivi par la disparition de ses parents l’un après l’autre. Alors, les mystères du vivant, des histoires, des biographies allaient se rappeler à Thésée et provoquer son effondrement physique et psychique.
En 2012, Thésée quittait Paris pour Berlin afin de fuir sa « saison des morts ». Il emporte avec lui, presque machinalement, des cartons d’archives. À Berlin, croyant pouvoir inventer « sa vie nouvelle », il est rattrapé par le tremblement, il tombe, son corps ne le porte plus, il souffre le martyr, passe des journées entières allongé, immobile. Là où il croyait pouvoir repartir de zéro, il devient plus mort que vif, hanté par des spectres ; le retour des réalités dissimulées et enfouies menace sa vie même.
Thésée décide alors d’ouvrir les cartons d’archives et d’entreprendre une enquête, pour comprendre ce qui fait irruption dans son existence, ce qui va le conduire à retrouver et retisser les fils d’une généalogie de secrets et de drames traversant tout le XXe siècle européen. Il comprend que cet effondrement individuel était relié tout à la fois à celui d’un ordre social (celui de l’Europe du XXe siècle dévastée par les guerres), d’un mythe (celui du progrès), d’un idéal (celui de pouvoir construire l’histoire en faisant du passé et de l’altérité table rase).
La fin du livre ne voit pas Thésée guéri, mais capable de comprendre ce qui avait fait irruption dans son récit de jeune homme moderne et confiant dans cette modernité, et l’avait ébranlé. Capable également de relier dans une nouvelle histoire (celle-là même que le livre restitue au lecteur, non linéaire, diffractée, mélangée) les différents fils qui tramaient son existence et donc capable enfin d’assumer la capacité générative de cette histoire où les fragments variés étaient de nouveau attachés les uns aux autres sans être pour autant homogénéisés et intégrés dans un grand Tout à la cohérence factice.

Extrait du livre :
« Ces cartons d’archives, il note, ont pesé sur mes os ; je sais que, dans d’autres familles, ils reposent dans des caves ou des greniers ; et parfois on en stocke le contenu sur des disques durs ou dans des clouds lointains, afin que ceux de l’avenir puissent y relier leurs noms; on dématérialise en croyant alléger ; et encore, dans des pays moins soucieux de garder le passé, on détruit l’archive en faisant de l’effacement la figure inversée de la matière ; mais, quelle que soit la technique pour retenir le temps ou l’annuler, il y a cette incontournable réalité qui me force à tomber : le poids, le poids de tout ce qui n’est plus… »

Spectacles

Le Promontoire

de Jean-Marie Piemme

à partir du Promontoire du songe de Victor Hugo, du Service public de lecture de la O’Brother Company

Sur une idée de Fabien Joubert et Cécile Arthus

Mise en scène Cécile Arthus

Distribution

avec Elodie de Bosmelet, Julien de Ciancio et Ulysse Dutilloy-Liégeois (en alternance) et Fabien Joubert et Laurent Nouzille (en alternance)

spectacle pour salle de classes de collège et lycée

durée 50 minutes

Tout public à partir de 13 ans

crédit photo Stéphane Thevenin


Calendrier

Résidences de création

au NEST – CDN transfrontalier de Thionville du 15 au 19 juin 2020
à l’ACB Scène nationale de Bar-le-Duc du 12 au 19 octobre 
à Reims du 19 au 23 octobre 
à la Méridienne de Lunéville du 2 au 4 novembre

Représentations 

du 9 au 10 novembre dans les classes de Lunéville programmation de la Méridienne de Lunéville les 26 et 27 novembre et du 30 novembre au 2 décembre dans les classes de de Bar-le-Duc – programmation de l’ACB Scène nationale de Bar-le-Ducdu 30 mars au 1er avril en décentralisation à Bar-le-Duc programmation de l’ACB Scène nationale de Bar-le-Duc les 13 et 14 avril dans les classes de Saran programmation du Théâtre de la tête noire de Saran

Saison 2021-2022

· Le 17/09/2021 à La Manufacture – Nancy
· Les 7 et 8 octobre les Sentiers du Théâtre
· Le 14 octobre au Théâtre Universitaire de Nancy et au lycée professionnel Paul Lapie de Nancy
· Les 10 et 11 janvier 4 représentations au lycée Camille Sée de Colmar
· Le 26/04/2022 2 représentations à la MJC Calonne – Sedan
· le 20 mai 2 représentations au Collège Jules Lagneau
le 3 Juin 2 représentations au Collège Pierre Adt / Forbach
· Le 7 Juin 2 représentations au Collège Jean Jaurès / Sarreguemines
· Le 13 Juin 2 représentations au Collège La Grande Saule / Falck
· Le 14 Juin 2 représentations au Collège La Carrière / St Avold
· Le 16 Juin 2 représentations au Collège Louis Pasteur / Florange
· Le 17 Juin 2 représentations au Collège Pilatre de Rozier / Ars sur Moselle)
· Le 20 Juin 2 représentations au Collège Evarist Galois / Algrange
· Le 23 Juin 2 représentations au Collège Jules Ferry / Woippy

La pièce

Dans une salle de classe, un acteur vient parler aux élèves de son métier et de sa passion pour la poésie. Dès les premiers mots, un élève réfractaire intervient et va progressivement donner à la rencontre, déjà peu conventionnelle, un accent étrange. De son côté, pour toucher les élèves et les rattacher à leur propre histoire, l’acteur les entraîne hors des sentiers battus. En partageant sa vision de la liberté et son goût pour la vie, il leur propose de changer de point de vue pour regarder le monde différemment, jusqu’au moment où une révélation fait basculer la représentation.

Projet créé par Cécile Arthus et Fabien Joubert au sein d’établissements scolaires, Le Promontoire est une invitation à sortir du cadre, à s’émanciper du rôle défini par l’ordre établi et à lire de la poésie pour en extraire « la substantifique moelle » de la vie.

De décalages en situations inattendues, le texte joue sur les faux-semblants et les élèves passent du statut de témoins à celui d’acteurs, puis de spectateurs.

« On lit oon écrit de la poésie non pas parce que c’est joli. On lit et on écrit de la poésie parce que l’on fait partie de l’humanité, et que l’humanité est faite de passions. » Tom Shulman

Notes d’intention

C’était un soir à Mulhouse, nous marchions dans les rues, Fabien venait de jouer dans un spectacle que je venais de voir. Nous sommes tous les 2 de la Région Grand-Est, nous y avons nos compagnies, et c’est donc assez naturellement que nous échangeons sur nos activités respectives. Rapidement, Fabien me parle du « Service public de lecture » et me dit qu’à travers cette action dans les lycées, son seul rêve, plus tard quand il regardera en arrière, serait que tous les lundis matins, dans toutes les écoles de France, un acteur ou une actrice soit à la disposition des professeurs pour lire des textes aux élèves.

Son désir irréductible de transmettre aux jeunes générations l’importance de la langue et du génie littéraire » me touche. Le grain de sa voix, sa personnalité, sa générosité et en même temps sa simplicité m’interpellent. Il me parait avoir échappé à une forme de lassitude, il est intarissable, vivant et passionné, il a un secret c’est sûr, un secret que je veux percer, un secret que je veux mettre en scène.

Cette rencontre s’inscrit donc évidemment en moi et je vais la laisser voyager dans mon esprit pendant plusieurs mois. 18 mois se passent puis je recontacte Fabien à l’été 2019.

Notre échange reprend, il est nourrit et évident. Nous reparlons du Service public de lecture, de sa récente découverte du Promontoire du songe de Victor Hugo, d’Annie Lebrun, de Charlotte Delbo, du spectacle By heart de Tiago Rodriguez, de Monsieur Kitting dans Le cercle des poètes disparus et de comment nos vies d’adolescents ont été modifiées par la rencontre avec le théâtre et les grands auteurs et les grands textes du répertoire.

Très rapidement, l’envie s’impose de travailler ensemble à la création d’une forme légère, nomade d’environ 1 heure, qui se jouerait dans les salles de classe. Nous souhaitons transformer cette magnifique action de pratique artistique qu’est le Service public de lecture, en un spectacle. Nous souhaitons faire vivre aux élèves-spectateurs une expérience inattendue, ludique et poétique. Nos expériences respectives nous poussent en effet sans cesse à la recherche de nouveaux espaces de création et de représentations. A l’encontre du discours sécuritaire de la réussite qui voudrait faire de l’école un lieu « sans histoire », nous proposons d’y introduire pleins « d’histoires », où chacun puisse puiser, se reconnaitre ou découvrir.

Transformer les salles de classe en scènes pour l’imaginaire.

Cette idée rebondit et touche la metteur en scène que je suis. D’abord, parce que les salles pendant le temps scolaire apparaissent comme un terrain de jeu pour les acteurs et pour les textes, offrant un espace et un public tout à la fois intime et foisonnant, comme pourraient l’être aussi des soirées dans les internats, par exemple. Ensuite, parce que ces « lectures » ouvrent des perspectives sur le métier même de comédien. Comment, pourquoi devient-on comédien ? Pourquoi apprendre des textes par coeur ? Pourquoi cette envie de les partager ? Qu’est-ce qui déclenche cela ? Et comment les dire ? A quoi sert le théâtre ? Pourquoi y va-t-on ? Pourquoi en écrit-on ?

Cécile Arthus

Date

Les chorales de sapeurs-pompiers ne chantent que très rarement…

Distribution

Loïc Brabant, Fabien Joubert, Laurent Nouzille, Patrice Thibaud , Gisèle Torterolo , Céline Toutain

création son Antoine Reibre

création lumière Jean-Gabriel Valot

conception, mise en scène O’Brother Company

Production

Production O Brother Company
Avec l’aide à la création de la Région Grand Est et du département de la Marne, l’aide à la diffusion de la Région Grand Est et l’aide à la Résidence de la Comédie de Reims

Calendrier 

lecture déambulatoire à la Comédie de Reims le vendredi 4 octobre 2019 à 21h, le samedi 5 octobre 2019 à 15h30 et à 18h.

création le 5 janvier 2021 au Cellier à Reims
· du 5 au 9 janvier 2021 au Cellier de Reims.
· les 11 et 12 mai en décentralisation à Bar-le-Duc – programmation de l’ACB Scène nationale de Bar-le-Duc.
· le 1er juin à l’ACB Scène nationale de Bar-le-Duc.

Saison 2021-2022

· Du 04 au 08/01/2022 Au Cellier – Reims
· Le 01/02/2022 à l’OMA – Commercy

D’APRÈS LES MONTY PYTHON

Les chorales de sapeurs-pompiers ne chantent que très rarement des chansons ayant trait à Marcel Proust spectacle constitué à partir des textes, pensées et dialogues de sourds (publiés aux éditions du cherche midi) que les Monty Python nous ont laissés est le troisième volet d’un cycle inauguré en 2018 autour des écritures anglaises. Othello en constitua la polarité noire et tragique, Les Grandes Espérances celle à destination des enfants, et ce spectacle apparaît comme une synthèse consolatoire et satyrique.
Il en va du rire comme du mal, ou de la beauté : celui qui l’éprouve ou le reconnait dans l’évidence d’une émotion perd ses moyens dès qu’il s’agit de décrypter ses certitudes irréfléchies.
Aussi, n’en déplaise à ceux qui confondent le sérieux et l’ascèse, la « gravité et la profondeur », l’éclat tempétueux du rire et la bêtise, je crois que celle et celui que le rire emporte s’oublie et s’annihile enfin, déposant à ses pieds son obsession de conquête sociale et monétaire, niant pour un instant la quête de l’avoir et de ses satisfactions immédiates.
Car le rire n’est pas une gratuité insignifiante. Il a une portée morale et une signification métaphysique. Son premier rôle est de corriger la raideur en souplesse. Et si la fragmentation que le mental introduit partout est nuisible, l’ironie du rire la met partout en question.
Le rire réintroduit dans la vie individuelle et dans la vie collective la fluidité qui lui manque souvent : il ramène ce qui est figé et mort, vers la Vie.
L’humour des Pythons naît de la collision perpétuelle du grandiose et du banal, des aspirations et de la réalité, du glorieux et du réaliste, des hiérarchies et de leur vacuité. Sur bien des points, ils oeuvrent dans le même sillon que Flaubert avec son Dictionnaire des idées reçues. Humour potache, carabin, protéiforme : oui, mais au service d’un démantèlement sans fard du sens commun, de la routine, et des habitudes.

Fabien Joubert


« Si la réalité venait frapper directement nos sens et notre conscience, si nous pouvions entrer en communication immédiate avec les choses et avec nous-mêmes, je crois bien que l’art serait inutile, ou plutôt que nous serions tous artistes, car notre âme vibrerait alors continuellement à l’unisson de la nature. Nos yeux, aidés de notre mémoire, découperaient dans l’espace et fixeraient dans le temps des tableaux inimitables. Notre regard saisirait au passage, sculptés dans le marbre vivant du corps humain, des fragments de statue aussi beaux que ceux de la statuaire antique. Nous entendrions chanter au fond de nos âmes, comme une musique quelquefois gaie, plus souvent plaintive, toujours originale, la mélodie ininterrompue de notre vie intérieure. Tout cela est autour de nous, tout cela est en nous, et pourtant rien de tout cela n’est perçu par nous distinctement. »

Henri Bergson, Le rire – Chapitre III – Le comique de caractère